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Education financière. Première Partie 1 : Le système de retraite au Congo.

Dernière mise à jour : 16 janv. 2021




Bonjour à tous.

Aujourd’hui nous nous penchons sur un thème particulier mais très peu abordé, voire pas du tout, dans les systèmes scolaires du monde entier : l’Education financière.

Nous aborderons le sujet en plusieurs parties tant il y aura d’élément à développer. Cet article est à but éducatif et ne vous soustrait en aucune façon à ne pas effectuer de recherches additionnelles sur le sujet. Nous pensons que cet article éveillera certain d’entre vous à prendre conscience et agir.


[La définition de Mokondzi.]

Nous définissons l’éducation financière comme étant la somme de connaissance qu’un individu possède et accumule au fil du temps sur la gestion de son patrimoine. Il s’agit également des compétences que vous aurez accumulez pour faire fructifier votre temps et votre argent. Le but ultime à atteindre est simple ; c’est votre indépendance financière.

Oui, votre temps. Nous disons bien « votre temps » fait partit de votre patrimoine car il est précieux et mérite toute votre attention.

L’éducation financière se construit avec le temps. C’est un apprentissage perpétuel qui demande des efforts et de la patience.

C’est à avec votre éducation financière que vous ferez face aux évènements économiques d’aujourd’hui et de demain. C’est votre éducation financière qui vous permettra de vous protéger en tant de crise et d’évaluer votre appétit pour le risque.

Le covid-19 est un exemple palpable de perturbation économique et financière avec des répercussions sans précèdent.

Si la pandémie devait continuer jusqu’à la fin de l’année comment allez-vous réagir ? Qu’allez-vous faire ? Que faites- vous dès maintenant pour vous préparer ?

Dans ce premier volet sur l’éducation financière nous parlerons d’abord de la fin à savoir votre retraite.



[La retraite.]

Votre retraite fait partie de votre patrimoine. Vous allez cotiser toute votre vie active et toucher une somme jusqu’à votre décès. L’idée derrière la retraite est de fournir au retraité un revenu après ses années actives en tant que salarié. Votre vie ne s’arrête donc pas quand vous devenez retraité(e). Vous avez toujours besoin de consommer, de vivre.

La retraite est une sorte d’aboutissement financier pour beaucoup d’entre nous. Elle est aussi synonyme de repos mérité après plusieurs années de durs labeurs.

Certains de nos lecteurs souhaitent ou envisagent certainement de travailler jusqu’à l’âge officiel de la retraite (60 ans au Congo). Ils imaginent vivre une retraite paisible sans difficulté financière car ils auront, selon les textes en vigueur, cotisé le minimum requis pour faire valoir leurs droits à la retraite.

Au Congo, nous sommes conditionnés à suivre les étapes de vie suivantes :

1. Etudier et obtenir des diplômes.

2. Trouver un travail bien payé.

3. Economiser sur le long-terme dans un compte épargne.

4. Se marier et avoir des enfants.

5. Construire sa maison tout au long de sa vie.

6. Eviter de prendre des crédits sous peur de ne pas pouvoir les rembourser.

7. Minimiser les impacts financiers d’un incident de la vie (décès, accident, maladie, spoliation d’un bien)

8. A 60 ans faire valoir ses droits à la retraite (si la santé nous le permet).


Dans un monde idéal, on travaille du lundi au vendredi, on attend son salaire à la fin du mois, notre épargne cumule des intérêts chaque année et tout le monde va bien dans le meilleur des mondes.

Plusieurs pays européens ont fixé l’âge de départ à la retraite à 60 ans. Cependant, nombreux sont les pays qui ont décidé d’augmenter l’âge de départ à la retraite.

Au Royaume-Uni, par exemple, l’âge de départ à la retraite en 2018 était de 65 ans. En 2020 il passera à 66 ans. En 2028 à 67 ans et d’ici 2037 il passera à 68 ans.

La France a aussi augmenté l’âge de la retraite à 67 ans d’ici à l’horizon 2023. L’âge de retraite en Libye est de 70 ans. En Uruguay, l’âge pour partir à la retraite a aussi été augmenté à 70 ans.

Au Congo l’âge de départ à la retraite est fixé à 60 ans mais il se pourrait qu’il passe à 65 ans.

L’augmentation de l’âge de départ signifie que les cotisants devront travailler plus longtemps pour toucher leurs retraites. Ce recul de l’âge de départ n’est pas anodin car il coïncide avec des changements démographiques qui peuvent déséquilibrer la stabilité du système de retraite. Il faut également noter, dans le cas du Congo, que les problématiques liées à la bonne gouvernance et la transparence, jouent un rôle central dans ce système.

Le système de retraite fonctionne sur l’équilibre entre les personnes dites « actives » qui cotisent tous les mois, les personnes déjà retraitées et/ou les personnes en passe de faire valoir leurs droits à la retraite.

Plus il y a de personnes qui travaillent, plus nous avons de personnes qui cotisent, et qui, par leurs cotisations, financent la retraite des actuels retraités.

Mais il peut advenir que, le fragile équilibre entre, le nombre d’actif et le nombre de retraités, entraine un déséquilibre dans les fonds de pensions pour couvrir les paiements des retraités actuels.

Par exemple, une augmentation du nombre de retraités et/ou une diminution des personnes actives peut créer un déséquilibre de tel sorte que les pensions des retraités soient menacées d’être diminuée voire impayée.

[Cet article n’a pas pour but de prodiguer des conseils financiers. Les analyses et descriptions d’actifs ne sont en aucune façon des recommandations d’investissement.]


[Une économie, sans dessus dessous .]

Sans être alarmiste, le schéma décrit plus haut ne fonctionne plus. La sécurité de l’emploi est constamment menacée. La fonction publique au Congo était un gage de réussite et de sécurité de l’emploi car l’Etat, votre employeur, serait toujours en capacité de faire face à ses obligations sociales (salaires, pensions, bourses, etc.). Forcer de constater que ce n’est plus le cas au vu du nombres de salariés et fonctionnaires actifs qui accusent des arriérés de salaire.

Le covid19, l’élection présidentielle de 2016, le crash boursier du baril de Brent en 2014 et 2020, la guerre du 5 juin 1997 ont provoqués des bouleversements dans l’économie et la société congolaise encore perceptible aujourd’hui.

Les évènements les plus récents au Congo ont été de nature à exacerber les faiblesses de l’Etat pour faire face à ces évènements. La politique économique qui prévaut depuis les 20 dernières années n’a pas pu développer les leviers nécessaires pour diversifier l’économie hors pétrole.

Il s’agit, en 2020, d’un échec qui ne dit plus son nom. Tous les indicateurs macroéconomiques en témoignent.

[La CNSS et la CRF sont en danger.]

Toujours dans le cadre de la retraite, au Congo il y a deux acteurs incontournables. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et la Caisse de Retraite des Fonctionnaires (CRF) sont les deux structures dans lesquelles les travailleurs congolais du secteur privé et public paient leurs cotisations à travers leurs employeurs.

Ces structures sont en danger car elles sont sous-financées et peut-être déjà en faillite comme en témoigne le florilège d’article sur le sujet. Nombreux sont les cris d’alertes lancés par des associations et collectifs représentant les intérêts des fonctionnaires et des salariés congolais.

Le Collectif Libre pour la Retraite Automatique (CLRA), par la voie de son président, Dewis Goulou-Tsiba, dénonçait dans un article paru dans l’édition numéro 2491 des dépêches de Brazzaville du 22 décembre 2015, la situation insoutenable des retraités et de la lenteur dans le traitement des dossiers.

Le site icibrazza nous révélait le 11 novembre 2016 que la CNSS accusait un déficit de près de 14 Milliards de FCFA dans sa branche pension plus.

L’article révèle également qu’en 2015, la CNSS enregistrait des « créances en contentieux » de près de 350 milliards de FCFA dont près de 75% soit 260 milliards de FCFA étaient issues des cotisations sociales impayées. La CNSS, selon l’article, accuserait une perte de 1.2 Milliards de FCFA sur une période allant approximativement de 2015 à 2017.

En 2017 c’est l’Union pour la défense des intérêts des retraités de la Caisse de Retraite des Fonctionnaires (Udir/CRF) qui dans un communiqué de presse , déplorait le retard dans le paiement des pensions des anciens fonctionnaires de l’Etat et du traitement des dossiers de ces derniers.

[Les entreprises privées récalcitrantes.]

Il faut préciser, que certaines entreprises n’ont jamais jugé utile d’enregistrer leurs travailleurs, de payer les cotisations de ces derniers à la CNSS pour la retraite de leurs travailleurs.

Certaines entreprises ont cillement retenue les cotisations de leurs salaries destinées à la CNSS. En cas d’accident de travail, la CNSS prend en charge les travailleurs mais il faut que les entreprises contribuent.

Le 18 septembre 2017, Evariste Ondongo directeur général de la CNSS, lançait une opération de recouvrement des cotisations et de l’enregistrement des établissements non-inscrits sous peine de fermer leurs établissements. Depeches de Brazzaville N°3021 - Mardi 19 septembre 2017

Le 11 novembre 2019, Radio France Internationale publiait sur son site internet un article sur les 21 mois d’arriérés cumulés des 26.600 retraités de la fonction publique ainsi que des 8.100 nouveaux retraités qui attendent le traitement de leurs dossiers.


Innocent Makoumbou, secrétaire général de la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale (CIPRES), organe régional qui supervise les organisations de retraites dans la Communauté des Etats Monétaires de l’Afrique Centrale (CEMAC), a déploré l’intervention de l’Etat dans la gestion de ces deux caisses (CNSS et CRF) et a préconisé le paiement des retraités au plus vite pour régler la situation.

Le 11 juillet 2019 c’est le Fond Monétaire International (FMI) exigeait dans le cadre de son accord signé avec la République du Congo, pour la Facilitée Elargie de Crédit (FEC) de 448,5 millions de dollars sur 3 ans, l’épuration de la dette sociale.

Dans cet accord est mentionné 48 mesures que le Congo doit appliquer afin d’obtenir les tranches de paiement prévues pendant la durée de l’accord.

« Mesure numéro 31 : Adoption par le gouvernement d’une stratégie de la dette domestique ainsi qu’un échéancier de paiement des arriérés compatibles avec les assurances des financements du Programme Oct. 2019 Primature, Ministère des Finances. »

A ce stade, je crois que le tableau sur les retraites au Congo est éloquent. Le système de retraite congolais est sans aucun doute sérieusement en difficulté.

La situation des retraites au Congo est une responsabilité partagée entre le manque de transparence de la CRF et de la CNSS dans la gestion de leurs fonds de pensions et l’irresponsabilité notoire d’entreprise récalcitrantes vis-à-vis de leurs obligations sociales. Nous n’oublierons pas la responsabilité du gouvernement, dans la gestion de cette crise. La CNSS et la CRF sont des établissements publics.



Alors, si vous faites partis de ceux qui espèrent et prient que les choses s’améliorent, il est grand temps de se réveiller.

Si vous êtes salarié(e) ou fonctionnaire, vous êtes déjà témoin de la situation de vos aînés retraités.

Si vous pensez que la situation actuelle des retraites au Congo s’arrangera par magie, réfléchissez encore.

La question à un $1 Million : irons-nous vers l’émergence du Congo, tant promise pour 2025 avec nos problèmes de dette actuelle (140% du PIB), de corruption, de mauvaise gouvernance et de tensions sociales ? Car malheureusement tout est connecté.

Ou peut-être dit autrement : pensez-vous que le Président et son gouvernement (s’ils sont reconduits en 2021) pourront atteindre les objectifs fixés en 2016 avec le Plan de National de Développement 2018-2022 ? Auront-ils le temps nécessaires pour qu’en 4 ans ils puissent faire ce qu’ils n’ont pu atteindre en 15 ans à la tête du Congo ?

Mokondzi n’a pas les réponses à ces questions et invite chacun de vous à y répondre. Nous sommes patriotes et nous aimons le Congo. Son avenir nous concerne.

[Tout le monde est concerné.]

Si vous êtes chômeur, étudiant (inactif), salarié(e) déclaré ou non, la situation du système de retraite vous concerne directement car il y a certainement des membres de vos familles sur le point de faire valoir leurs droits à la retraite ou déjà à la retraite.

Il n’est pas interdit que le gouvernement congolais puisse instaurer des taxes supplémentaires ou forcer la perception de taxe existante mal collectée comme la taxe foncière pour juguler le déficit budgétaire abyssale.

Vous l’aurez compris l’éducation financière est un sujet incontournable tant votre avenir est menacé si vous ne décidez pas d’agir. L’avenir sourira à ce qui sauront se préparer.

Les retardataires et les absents ont toujours tort.

Pour ceux qui nous suivent, vous savez qu’être « mokondzi » c’est d’abord un état d’esprit et un mode de vie et non un titre illusoire.

Être « mokondzi » c’est anticiper, prévoir et profiter des opportunités qui se présentent peu importe la situation.

Qu’il s’agisse d’investissement sur différentes classes d’actifs, Mokondzi prend ses décisions en toute connaissances de cause. Il/ elle est toujours dans la prospective.

Nous sommes fermement convaincus que vivre sans éducation financière en 2020 est en soi une forme de suicide réservé aux gens qui souhaitent subir et survivre pendant leurs courts passages sur Terre.


[Penser aujourd’hui pour aujourd’hui ne fonctionne pas.]

« Mokondzi » fait très bien la distinction entre ses revenus, ses charges, ses actifs, ses dettes et c’est l’analyse de l’ensemble de ces éléments qui lui permette de maitriser son patrimoine.

Dans le deuxième volet sur l’éducation financière, nous irons plus en détail sur ce que vous pouvez faire pour développer votre intelligence financière et vous préparez à prendre les décisions nécessaires pour votre avenir.

Si cet article vous a fait réagir dans votre fort intérieur, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour agir et prendre en main son avenir. Chaque action compte.

Merci pour votre attention.


[Cet article n'a pas pour but de prodiguer des conseils financiers. Les analyses et descriptions d’actifs ne sont en aucune façon des recommandations d’investissement.]

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