À l’aube de la prochaine élection présidentielle j’ai pensé utile de lancer une réflexion sur les prochaines élections présidentielles.
Une réflexion citoyenne et patriotique. Une réflexion qui permettra je l’espère de faire participer l’intellect de tous nos frères et sœurs congolais indépendamment de leurs tendances politiques.
Le Congo, ce beau pays que nous aimons tant mais avec lequel chacun de nous entretient une relation particulière, est face encore une fois à une énième tentative de montrer aux yeux du monde que nous aussi congolais, nous sommes capables de choisir le meilleur leader pour notre pays.
Mon article n’a pas pour objet de présenter une candidature aux prochaines élections présidentielles ou de faire l’apologie des « succès et constructions » du président de la république actuel. Non loin de là.
Loin de là cette idée qui me propulserait dans le camp de la majorité ou de l’opposition.
Cependant je pense qu’il est vital de se rappeler à quel point la fonction de président de la république est au centre de l’avenir de notre pays.
Être président de la république, c’est mettre à la disposition du peuple congolais un programme visionnaire, ambitieux et réalisable.
Un programme qui ne fera pas l’objet d’insuffisance, d’excuses pour sa non-exécution ou son exécution partiel.
Un programme qui mobilisera les vrais talents congolais locaux et de la diaspora congolaise mondiale.
Ce candidat qui portera un projet de cette envergure, devra engager les congolais dans une réflexion profonde mais simple à la fois car au fond les choses ne sont que complexes dès lors qu’on souhaite les rendre complexes.
Je rêve d’un candidat qui me transporterait dans son discours. Des paroles riches qui résonneraient en chacun de nous et ce peu importe les rêves et projets que nous portons au fond de nos cœurs.
Certains me diront qu’il y a déjà un candidat qui possède ce genre de discours et je le répondrais « je ne demande qu’à voir et à écouter cette personne. »
Nullement est mon intérêt d’influencer les congolais dans leurs choix politique mais il nous faut admettre que le programme politique d’un candidat est un élément central dans notre prise de décision.
Le mandat du président actuel, qui touche à sa fin en Avril 2021, est à l’image de ses différentes mandatures depuis l’élection présidentielle de 2002, c’est-à-dire mitigé.
Mitigé car on ne peut affirmer avec une certitude pleine et entière que tous les projets, toutes les initiatives et tous les plans de développement annoncés, ont été un succès.
Les plans nationaux de développement, le dossier ECair, les services publics (eau et électricité), les infrastructures de base issues de la municipalisation accélérée; en totale décrépitudes.
Des dossiers comateux voire à l’abandon.
La Guerre du Pool, qui n’a pas fini de révéler ses horribles secrets cachant l’échec cuisant de la traque et de l’arrestation du « chef rebel » Ntumi.
Je finirai par mentionner la course annoncée pour atteindre l’émergence en 2025 dans un contexte économique extrêmement fragilisée par la chute du baril de pétrole en 2014 et aux décisions politiques détruisant notre tissu économique.
Je dois dire que l’annonce de l’émergence du Congo d’ici 2025 m’avait interloqué. Imaginez, le Congo, pays pauvres très endetté se retrouver a changé de statut pour devenir pays émergent comme le Brésil, l’Afrique du Sud ou le Vietnam, etc...
Il s’agit là donc d’un projet ambitieux mais toute fois réalisable peut-être pas dans les délais annoncés, mais réalisable quand même. Cette émergence est pour moi une sorte de plafond de verre à franchir. Plus qu’un statut, être pays émergent souligne notre avancée économique, notre attractivité, notre développement social et humain, notre respect des institutions nationales et de leurs processus administratifs.
Nous sommes encore loin de ce statut. Le Congo a enregistré des exploits modestes mais certes des exploits.
La route Brazzaville-Pointe-Noire, le déploiement de la 4G, les jeux africains en 2015, les infrastructures comme le viaduc, la réhabilitation de l’aéroport de Pointe-Noire et de Brazzaville.
Bref à chacun de faire son analyse de ce dernier mandat qui selon moi n’a pas duré 5 ans mais plutôt 20 ans.
Le Congo est un éternel chantier et il lui faut un bâtisseur vigoureux qui n’a pas froid aux yeux et qui chérit le développement du Congo et la prospérité de ses enfants. On ne compte plus le nombre d’entreprises qui mettent la clé sous la porte.
Des congolais qui s’expatrient vers des pâturages plus riches et plus vert à défaut d’en trouver au Congo.
Si j’étais Président du Congo, mes grands chantiers seraient consacrés à la Justice et l’économie. Pourquoi ces deux chantiers me direz-vous ?
[La Justice]
Tout d’abord la justice est un maillon essentiel de notre pays. Quand on pense à la justice, on pense aux lois, à la Constitution et plus généralement à tous les us et coutumes qui régissent notre pays.
Mon premier acte serait d’interdire tout changement de constitution car il est toujours mal perçu et son utilité est très souvent infondé.
Le changement de constitution en Afrique a montré qu’il était destiné uniquement à des fins électoralistes. Rien d’autre.
Le Burundi, la Cote d’Ivoire, la Guinée Conakry et en sont des exemples récents.
Je mettrais fin à ce système à deux vitesses dans lequel, les procédures et les lois nous disent une chose et la pratique nous en dit une autre. Pour y parvenir, je lancerais une réforme de fond pour adapter ce système théorique à notre réalité.
Je m’efforcerais de vulgariser les lois et leurs champs d'applications aux congolais à travers le livret du citoyen modèle. Un livret de référence que chaque citoyen aura l’obligation d’avoir sur lui chaque jour de l’année sous peine d’amende.
J’interdirais le cumul de fonction sauf à titre associatif. Un ministre ne pourra plus être député, un directeur central d’une administration de l’Etat ne pourra être membre du Parlement ou conseiller départemental.
[Le Parlement]
Je supprimerais le Sénat et l’Assemblée Nationale pour créer une seule représentation législative.
Dans un souci de faire des économies et de renforcer l’action des parlementaires dans leurs circonscriptions.
Chaque parlementaire devra avoir un site un internet, une permanence ouverte 5 jours sur 7.
L’éligibilité du parlementaire, à se présenter aux élections législatives, serait changée. Ce dernier devra montrer son aptitude à maitriser le droit congolais à travers un examen écrit 6 mois avant les élections législatives.
L’immunité parlementaire serait abrogée sous mon mandat. La protection et l’intégrité physique serait inchangée comme pour l’ensemble des congolais.
[Les entreprises publiques]
Je redéfinirais la notion d’autonomie de gestion pour les entreprises publiques. Toutes les entreprises publiques seraient gérées comme des entreprises privées sans distinction aucune.
Elles devront publier chaque année leurs bilans comptables et communiquer leurs plans d’action pour l’année fiscale suivante. Les entreprises publiques ne bénéficieront plus de subventions annuelles pour les maintenir économiquement en vie.
La nomination des administrateurs des entreprises publiques ne sera plus faite par le Président de la République mais par le conseil d’administration. Les présidents des conseils d’administrations ne pourront plus cumuler de fonction publique. L'Etat maintiendra une participation de 25% dans certaines entreprises [à définir].
[Renforcer les pouvoirs de la Cour des Comptes.]
Je renforcerais les pouvoirs de la Cour des Comptes et des agences de régulations au Congo.
Je lancerais la création du guide de la bonne gouvernance et de la transparence.
Chaque administration sera prise en compte en fonction de la nature de leur activité.
Une ossature commune serait établie pour toutes les administrations publiques.
Le budget de la justice a destination aux palais de justice, cour d’appels, tribunaux de commerce et autres serait augmenté à travers une diminution du budget de la défense.
Sous mon mandat toute personne soupçonnée de malversation financière, d’acte de corruption, de violence sur autrui, d’abus de pouvoir, d’abus de biens sociaux, ou encore faisant l’objet a d’une enquête judiciaire serait immédiatement suspendue en attendant son procès.
L’autonomie des départements seraient renforcées et feront l’objet d’un contrôle accru de la Cour des Comptes.
La Cour des Comptes travaillera en étroite collaboration avec une cellule créée spécialement au sein de la Haute Autorité pour la Lutte contre la Corruption.
Cette cellule sera chargée de rapatrier, au Congo, les fonds détournés par d’ancien haut fonctionnaires de l’Etat.
[Ecocides, féminicides et économicides]
L’inscription au code pénal du crime du genre. Tout acte criminel contre les femmes sans restriction d’âge.
Un alourdissement de peines pour les crimes économiques, les crimes du genre ou féminicides (viol, sévices, violences conjugales) et les crimes contre l’environnement ou écocides.
La formation d’une brigade policière composée de femmes spécialement mandatée pour enquêter sur les crimes du genre.
Les accusations de viols devraient faire l’objet d’attention particulière.
La destruction de l'environnement par les sociétés extractives sera sévèrement punis.
Je demanderais au Parlement d'alourdir les peines et amendes pour tous les écocides commis dans la république.
Les "économicides" ou crimes économiques de toute nature, seront traites avec la plus grande sévérité.
[Statut spécial pour certains citoyens]
La création d’un statut spécial pour protéger les créateurs d’œuvres intellectuelles tel que les journalistes, artistes et comédiens.
La création d’un statut spécial pour les organisations de la société civile défendant les droits de l’homme, l’environnement et les initiatives économiques au Congo.
Je ferais la révision complète de tous les traités signés par le Congo depuis 1997 à nos jours.
Une commission mixte sera chargée d’analyser les impacts et les débouchés traités aux congolais. Leurs abrogations ou retraits immédiat si aucune retombée n’aurait été identifié.
Voila ce qui conclut mes actions pour le compte de de la justice congolaise. Dans mon prochain article, je parlerais du volet économique et de la politique que je mettrais en place pour lancer le pays sur la route du développement durable.
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Kevin Noumazalayi
Pour Le blog de Mokondzi.
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