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La bataille du déconfinement:

Pourquoi s’agit-il d’une fausse bonne nouvelle ?

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Aujourd’hui nous allons vous parler du déconfinement au Congo et tenter d’expliquer pourquoi l’annonce du déconfinement est une fausse bonne nouvelle.

Le Congo doit se déconfiner et relancer l’économie mais dans quelle condition ?


[Situation macroéconomique]

Le 16 mai 2020, le Premier Ministre du Congo annonçait les mesures de déconfinement progressif, faisant suite à l’état d’urgence sanitaire décrété pour combattre le coronavirus. Il a effectué un deuxième discours le 20 juin 2020 pour annoncer le deuxième volet des mesures de déconfinement.

Apres lecture, les discours ressemblaient, selon nous, à du gruyère. Riche en bonne nouvelle, frais appétissant et surtout plein de trous.

« Plus il y a de trous dans le gruyère, moins il y a de gruyère. »

En lisant ces discours vous comprendrez donc qu’il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pas de plan concret qui expliquerait les prochaines étapes pour nous édifier quant à la stratégie de relance de l’économie congolaise.

Dans les dépêches de Brazzaville N° 3761 lundi 15 juin 2020, le récemment nommé « vice-ministre » des finances en charge du budget, a donné un entretien sur la situation financière du Congo.

Il s’est dit très positif concernant les négociations avec Glencore et Trafigura. Optimiste concernant la participation de la Chine à l’initiative du G20 sur la suspension du service de la dette. Satisfait de l’avancée du niveau d’exécution des 48 mesures prévues par le FMI pour poursuivre le programme de facilité élargie de crédit que le Congo a signé le 11 juillet 2019. Et pour finir il loue l’initiative du président de la république d’avoir lancé le fond de solidarité et le fond covid-19 en expliquant que les « marges libérées » serviront à abonder les fonds.

La question de la relance économique a bien entendu été éludé par les journalistes. Même si le ministre délégué au budget nous indique que la création des fonds susmentionnés va permettre de répondre aux urgences sociales économiques et sanitaires.


La relance économique tant attendue depuis 2014 n’a fait l’objet d’aucune stratégie sérieuse. Nous prenons pour exemple le plan national de développement 2016-2021 mort-né ; du plan national de développement 2018-2022, qui lui aussi est déjà mort-né puisque le plan a été finalisé fin 2018 et les recherches des financements sont toujours en cours. S’il faut parler de stratégie il s’agit de la stratégie du pourrissement. Elle consiste à attendre, attendre et toujours attendre que quelque chose se produise ou qu’une institution internationale se manifeste pour aider le Congo.

Nous supposons que Le gouvernement congolais est dans l’attente d’une reprise haussière des cours du baril de Brent pour affiner sa stratégie économique et faire face à ses obligations financières auprès du Club de Paris, du Club de Londres, de la Chine et des entreprises implantées au Congo.

Le Congo a également sollicité la participation des banques régionales de la CEMAC qui ont participé en 2016 à l’emprunt obligataire du Congo. Cet emprunt obligataire arrive à maturité en 2021. Le Congo demande ces banques de restructurer le montant restant, c’est-à-dire 92,5 milliards de FCFA.


[Emprunt obligataire est une dette émise par des entreprises, des collectivités locales, des états pour se financer auprès d’investisseurs appelés « obligataires ». En souscrivant à l’emprunt obligataire, les obligataires détiennent un titre financier appelé « obligations ». Lors de la signature l’émetteur de l’emprunt et le souscripteur (obligataire) signent un contrat fixant la date d’échéance du contrat, le taux d’intérêt et la période.]


En terme simple le Congo signifie à ses obligataires que si vous ne m’aidez pas à restructurer cette dette, je ne pourrais pas vous payer les 92,5 milliards restants.

Le Congo a fait des offres sur 2 et 5 ans aux obligataires avec des taux allant de 5,9% à 6,5% respectivement.


Soit les banques acceptent l’offre du Congo et elles seront forcées de réajuster leurs bilans ou soit elles refusent, elles feront face à un défaut de paiement du Congo.

S’il nous faut juste regarder les recettes pétrolières, le Congo sera toujours asphyxié financièrement. Malheureusement le Congo est, à l’échelle mondiale, un petit producteur de brut. Le Venezuela, l’Arabie Saoudite, la Russie ont des productions qui se rapprochent du million de baril par jour. Nous sommes péniblement à 330,000 barils jour.

L’annonce tonitruante faite en Août 2018 à Oyo, concernant les chiffres mirobolants annonces sur le permis Ngoki sont avérées fausses au point d’induire les non-sachant pétroliers dans un projet.

Ce permis « Ngoki » devrait selon les estimations, produire 990,000 barils jours. Avec ces chiffres le Congo produirait 1,3 millions de barils jour.

Cependant le permis « ngoki » se trouve dans l’intérieur du pays précisément dans le département cuvette. Les 4 gisements formant le permis « ngoki » sont situes dans une zone ou l’activité faunique très importante pour la reproduction de plusieurs milliers d’espèces.

Le Congo comme la RDC et le Gabon sont assis sur des tourbières qui contiendraient l’équivalent de 50 milliards de tonnes de CO2. L’équivalent de plusieurs années de production mondiale de CO2.

Le fond bleu pour le bassin du Congo est également un échec car le Congo peine à mobiliser des fonds pour financer des projets pour préserver la foret et contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement des tourbières.

Malgré ces annonces de déconfinement progressif, le futur ne s’annonce ni brillant, ni un gage de garantie que notre quotidien retrouvera sa normalité. Et de quelle normalité parle-t-on ? Celle dans laquelle les ¾ des congolais vivent toujours avec moins de $2 par jour dans le 4ieme pays producteur de brut en Afrique ? La normalité ou plutôt une brutalité qui ne dit pas son nom en 2020. Du manque d’accès à l’eau potable à une desserte en électricité couteuse et au voltage instable et dangereux. Beaucoup sont les congolais qui ont décrié le manque d’eau propre pour se laver les mains pour ainsi respecter les gestes barrières et se protéger du covid-19.

La brutalité de la vie au Congo. La normalité brutale dans laquelle les violences policières sont monnaies courantes. L’état de santé de l’économie congolaise est comateux et calamiteux. Le climat social est très, très tendu. Il l’était déjà en 2016 il le sera encore en 2021.


On serait tenté de croire qu’il nous faudrait juste appuyer sur un bouton pour que tout redémarre.

C’est plus compliqué que ça. Les indicateurs macroéconomiques du Congo sont dans le rouge.

L’année 2020 marque le 23ieme anniversaire de la fin de la guerre du 5 juin 1997. Depuis cette date clé de l’histoire du Congo, les « vainqueurs » du conflit n’ont pas su développer de politique économique durable pour développer l’activité économique et diversifier suffisamment l’économie congolaise au point de réduire la part du pétrole dans le budget de l’Etat.

Nous sommes victime de la fluctuation du baril de Brent sur les marchés financiers.

Les pays de la zone CEMAC sont dans la même situation car la majorité d’entre eux sont des pays pétroliers et ne vivent que du pétrole. Le spectre d’une dévaluation du Franc CFA pointe à l’horizon. Même si les économistes, les cadres de la banque centrale des états d’Afrique Centrale disent le contraire, le risque est bien présent.


La dette sociale (retraités, étudiants, salariés, infrastructures endommagées) s’alourdit et son impact social est dévastateur dans certains foyers. Nombreux sont les foyers qui sont poussés dans leurs derniers retranchements pour subvenir à leurs besoins essentiels.

La dette extérieure (club de Paris, club de Londres, SNPC, Chine etc.) est elle liée au pétrole et aux financements douteux octroyés à la société nationale des pétroles congolais. Plusieurs enquêtes ont été publiées à ce sujet.

La corruption : endémique au Congo tous secteurs confondus, pétrole, bois, mines, santé, travaux publics.

La crise sanitaire du Covid-19 nous montre un peu plus chaque jour à quel point nous ne sommes pas équipés avec le matériel de base que sont les gants, les masques de protection et les respirateurs. Nous devons nous contenter de dons provenant de Chine et de « riches » samaritains.


Les congolais connaissent très bien ces plaies que nous traînons comme des boulets attachés à la cheville depuis près de 20 ans. Ces plaies hantent l’avenir du Congo et elles seront, malheureusement toujours là en 2021, 2022 et après.

2021 et 2022 seront des années électorales au Congo et nous savons à quel point l’activité économique au Congo connait toujours un ralenti pendant ces périodes électorales. Sans oublier que le jour du vote, la connexion internet est interrompue systématiquement pour l’ensemble de la population exceptée pour quelques nantis de la république.


Nous élirons le prochain président de la république en 2021 et en 2022 les députés de l’Assemblée Nationale.

Autant vous dire que 2021 sera certainement à l’image de 2016, une année perdue pour les entreprises et les congolais. Les enjeux de 2021 devront s’appuyer sur une stratégie diamétralement opposée à celle que nous connaissons depuis 20 ans. Ce n’est pas gagné d’avance. Nous n’avons pas su gérer l’abondance des revenus du pétrole, comment va t-on gérer la pénurie ?


Dans certains pays on ne s’entête pas à garder le cap sur une route qui mène dans le mur. Les contre pouvoirs sont présents. Les partis politiques sont présents. La société civile est présente. La liberté d’expression et de la presse sont aussi présentes. Tous participent à faire passer un message à leurs dirigeants pour marquer leurs oppositions au chemin choisit. Il est difficile au Congo de trouver des voix dissonantes a la politique économique du parti majoritaire : le Parti Congolais du Travail. Un parti qui depuis 20 ans ne crée pas de travail durable pour l’ensemble des congolais.

« On ne sème pas de sable sur des terres fertiles car le sable ne pousse. » mokondzi

Le déconfinement est une fausse bonne nouvelle. Il s’agit de retourner à un quotidien qui sera pire que celui que nous avons laissé. Le gouvernement n’annonce aucune mesure concrète à ce sujet.

Le fond de solidarité, lancé au mois d’avril, capte les dons généreux d’entreprises, d’associations, de particulier et même de ministères. La présidence du Congo fait également parti de la longue liste des donateurs. C’est l’Etat qui donne à l’Etat.

Même si nous n’avons pas beaucoup de certitude sur la distribution des fonds, il n’en reste pas moins que chaque congolais doit se poser la question sur sa situation individuelle pour les prochains mois.

La distribution des fonds aux congolais et aux entreprises risque d’être une source de frustration si le gouvernement ne se prépare pas en conséquence en recensant les foyers les plus démunis.

Nos problèmes endémiques ne sont pas résolus. Les quelques bonnes nouvelles ne suffisent pas à compenser la situation économique du Congo.

Cependant pour revenir sur le déconfinement et les mesures du gouvernement du Congo, nous pensons utile de rappeler que malgré toutes les promesses du gouvernement, votre meilleure défense face au covid19 c’est vous.

Votre capacité à vous préparer pour faire face au reste de l’année ne dépendra que de vous. Si le gouvernement vous vient en aide, c’est très bien mais compter fermement que le gouvernement vous aidera pourrait être une déception.




[Situation sanitaire.]

Depuis le début de la pandémie il a été largement établi qu’il y a des cas positifs sévères ou critiques qui nécessitent une attention particulière car leurs systèmes respiratoires est sérieusement atteint par le virus.

La courbe des cas positifs augmente et ne semble pas décroître. Le Congo a déclaré avoir effectué 5800 tests de pistages. Un chiffre très faible si on le compare à la population totale du Congo.

Nous avons les personnes présentant des symptômes faibles ou modérés et qui « guérissent » après une période de 20 jours.

Nous avons également les personnes atteintes du virus qui ne présentent aucuns symptômes mais qui une fois testé s’avère être positive. Ces sont les personnes dites « asymptomatiques ». La meilleure façon de détecter les cas asymptomatiques est d’effectuer des campagnes de test à grande échelle.

Et pour finir vous avez les cas négatifs.

A ce jour les personnes guéris du coronavirus restent contagieuses et rien n’indiquent que ces personnes ne peuvent pas être contaminés de nouveau.

Pour finir, on constate que malgré les mesures préventives adoptées pour réduire la transmission du virus, l’Afrique pourrait être en passe de voir les nombres de cas positifs augmenter. Si le virus est saisonnier et qu’il prolifère mieux en période plus froides alors l’Afrique n’est pas encore tirée d’affaire.

Nombreux seront les pays qui vont ou sont déjà entrés en saison sèche voire même en hiver. La saison sèche est une saison caractérisée par une faible pluviométrie et des températures généralement plus fraîches qu’en saison des pluies.


Le vent souffle beaucoup plus et à Brazzaville, notamment et comme dans le reste du pays, la poussière provenant des rues adjacentes et des aux artères principales contribue fortement aux maladies respiratoires.

La méfiance est donc de rigueur surtout que la distanciation sociale n’est pas du tout pas respectée.

L’avenir nous dira si la saison sèche sera un vecteur de propagation ou pas. Les gestes barrières et le port du masque sont toujours important.

Le 23 avril 2020 la Banque Mondiale a approuvé un financement à l’Association Internationale de Développement pour aider le Congo à faire face aux urgences sanitaires imposé par le coronavirus.

Selon le communiqué de presse sur le site de la Banque Mondiale, l’Association Internationale de Développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète à travers des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis.

« Il s’agit-là d’un soutien immédiat pour appuyer la mise en œuvre de la stratégie nationale de riposte à la pandémie du COVID-19 et renforcer la prévention, la préparation du système de santé et la riposte y compris la prise en charge des malades affectés par le coronavirus, » a expliqué Jean-Christophe Carret, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République du Congo, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et le Burundi.

Le communiqué ne fait pas mention du type d’aide que représente ces US $11,3 millions. Est-ce une dette ou un simple don converti en nature ou un don en numéraire ? Les congolais sont en droit de savoir.

Le 22 juin 2020 le Ministère de la Santé congolais a recensé 1087 cas positifs, 456 guéris et 37 décès.

Il y a un flou concernant les cas les plus critiques, la prise en charge des cas positifs et


Au 27 juin 2020, le classement des pays les plus touchés.

On y retrouve:

Les Etats-Unis d’Amérique avec 2,5 millions de cas positifs. 127,649 décès

Le Brésil avec 1,280,054 cas positifs. 56,109 décès

La Russie avec 627,646 cas positifs. 8,969 décès

L’Inde avec 511,478 cas. 15,371 décès

Le Royaume-Uni avec 309,360 cas positifs. 43,414 décès

Sur le classement Afrique, le Congo est à la 31ieme place entre le Burkina Faso et le Tchad.

Le 18 juin, la Chine, par la voie du Président Xi Jinping a annoncé, étudier la possibilité d’annuler une partie de la dette des pays africains pour les aider à faire face au covid-19 sans préciser quels seraient les pays concernés. Depuis plusieurs mois le Congo essaie de négocier avec la Chine pour alléger sa dette. La Chine détient près de 60% de la dette du Congo.

Après ce tableau on ne peu plus amère de la situation économique au Congo, on ne pourrait conclure cet article en vous disant que c’est la réalité du Congo et qu’il n’y a rien à faire.

La reprise de la normalité est donc illusoire. Que pouvons-nous faire ?

Ce sera le sujet de notre prochain article sur le déconfinement, nous aborderons dans le détail ce que vous pouvez faire pour vous préparer pour le reste de l’année 2020 et pour 2021.


On ne le répétera jamais assez, avoir un plan est la clé. Si vous attendez que les choses se fassent ou que quelqu’un vous prenne par la main, vous serez toujours en retard.

cet article a été écrit dans le but que chaque congolais s’imprègne au minimum de la situation économique financière du Congo.

Nous partagerons des idées avec vous sur ce que nous pensons être utile à considérer pour les mois à venir. Vous pouvez consulter nos articles sur notre blog mokondzi.com.

Soyez le leader de votre vie.

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